Trésorerie de crise, crise de la trésorerie
4 décembre 2020Entrepreneurs, connaissez-vous réellement votre rentabilité ?
11 mars 2021Véronique L’Aot-Boyet interpelle Laurent Gary à propos des actions essentielles que les entrepreneurs doivent mettre en œuvre en cette période de transformation amplifiée par la covid.
Le podcast « réussir l’après covid » est à écouter ici :
(Temps d’écoute : 6 minutes)
Et pour ceux qui préfèrent lire :
Véronique : Aujourd’hui, c’est une réflexion autour de la crise covid que tu souhaites aborder. Laurent, pourquoi ce sujet ?
Laurent : Parce ce que c’est une véritable onde de choc qui vient de secouer les entreprises. On sait que dans ces cas-là, c’est tout ce qui est le plus fragile qui se casse en premier.
Véronique : Alors, quels enseignements en tires-tu pour les entreprises ?
Laurent : Avant toute chose, ce qu’il faut saluer, c’est que beaucoup d’entreprises ont su s’adapter pour absorber le choc. Par contre, envisager un retour à la situation d’avant la crise serait une illusion. On en est tous conscients aujourd’hui.
Cela montre bien qu’il y a d’abord, le temps de l’urgence, pour faire face à la crise. Et cette crise a fragilisé les finances des entreprises.
Même si ce n’est pas l’objet d’en parler ici, je voudrais juste insister sur au moins 1 point : c’est le moment de bien piloter son plan de trésorerie ou d’en mettre 1 en place si ce n’est pas le cas.
Revenons au sujet :
- D’abord, le temps de l’urgence, pour faire face à la crise
- Et il y aussi le temps de la transformation.
Cette transformation est double : elle vient de l’interne et elle vient de l’externe.
Véronique : Est-ce que tu peux nous expliquer ?
Laurent : La transformation interne touche aux organisations : cela concerne les nouvelles pratiques de travail. Elles ont été adaptées dans l’urgence. Par exemple : télétravail et le management à distance, les circuits de décision simplifiés, etc. Il y a beaucoup d’autres effets.
La transformation qui vient de l’externe (le mot est peut-être mal choisi) touche aux attentes des clients. On savait bien que c’était une tendance de fond, mais la crise a l’accéléré, l’a amplifié : c’est la prise de conscience écologique. On parle de : consommer autrement, produire autrement, se déplacer autrement.
Dans ces 2 cas, c’est la traduction d’un questionnement sur sa contribution au bien commun. A quoi ça sert ce que je fais ? Quel est le sens de mon action ?
Véronique : Pour toi, quelles sont les conséquences ?
Laurent : Pour les entrepreneurs, c’est le moment ou jamais de s’intéresser à la raison d’être de leur entreprise, et sa contribution au bien commun de la société. Aujourd’hui c’est une condition sine qua non pour solliciter les équipes à donner le meilleur d’elles-mêmes et pour durer dans le business. On parle bien du projet d’entreprise : on parle de la raison d’être et la vision de l’entreprise. Bien y répondre, ça permet :
- De revoir les organisations, qui viennent d’être durablement impactées
- De repenser l’offre produit et l’offre de valeur de l’entreprise avec une nouvelle lecture des attentes des clients, prenant en compte les évolutions et les tendances au niveau environnement, social et économique.
Pour certains, cela créé beaucoup de difficultés. Pour d’autres cela créé des opportunités. C’est une question de lecture.
Pour ma part, je pense que le monde économique est plutôt darwinien. Comme dans toute période de transformation, il y a ceux qui étaient préparés ou ceux qui auront su s’adapter qui vont survivre, se réinventer, se développer. C’est comme la fin des dinosaures… l’exemple est bien connu.
Véronique : Alors, que faut-il faire ?
Laurent : Il ne faudra pas attendre d’avoir de la visibilité pour prendre des décisions. Cela reviendrait à prendre la décision de ne rien faire. Et ne rien faire n’est pas une attitude prudente dans ce monde qui se reconstruit.
Il bien se rendre compte. Revoir l’organisation interne, et adapter l’offre : ce n’est pas une mince affaire. D’autant plus que cela va aussi impacter le pilotage opérationnel de l’entreprise et le pilotage stratégique.
Véronique : Le travail semble énorme et peut faire peur à des entreprises qui n’auraient jamais travaillé ainsi.
Laurent : C’est un moment charnière. Nous vivons un chamboulement dont on ne connait pas encore l’ampleur. En même temps chaque entreprise est devant la même problématique. Il ne s’agit pas de vouloir tout faire d’un coup, mais simplement de lancer le mouvement pour ne pas risquer de rester scotché et dépassé.
Sans parler du rôle du dirigeant et comment il doit équilibrer son énergie entre actions rapides et anticipation. C’est vrai qu’il faut assurer le quotidien dans un contexte particulier et pour beaucoup faire face à une baisse d’activité.
Et pourtant, il est indispensable de préparer, d’investir et construire le futur de l’entreprise, après ce bouleversement que l’on connait actuellement.
Véronique : Que faut-il retenir en conclusion ?
Laurent : La crise covid-19 bouscule les lignes. Alors que nous vivons une crise sanitaire mondiale, qui entraine une crise économique et des bouleversements sociétaux.
Tu sais que j’aime bien les citations. Voici une citation d’Albert Einstein pour engager ma conclusion :
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent »
Ce n’est surtout pas le moment de se replier sur soi. Il est nécessaire, je dirais même qu’il est indispensable de s’ouvrir, d’écouter et d’agir. C’est vraiment le moment de s’entourer pour aller de l’avant parce que c’est aussi une véritable opportunité à saisir.
Ceux qui savent le mieux saisir cette chance se créent les meilleures perspectives.
Autant le dire
« Autant le dire » : le podcast qui parle aux dirigeants d’entreprise et aux entrepreneurs.
Des conseils et de l’inspiration pour guider votre entreprise vers le succès.
Une série de podcasts préparés par Véronique L’Aot-Boyet, Pascal Touchet et Laurent Gary